Selon Lucie Sauvé, fondatrice et membre émérite du Centre de recherche en éducation et formation relatives à l’environnement et à l’écocitoyenneté (Centr’ERE), l’éducation relative à l’environnement (ÉRE) concerne toute forme d’éducation qui a trait au rapport à l’environnement. Plus qu’une éducation «au sujet de» ou «à propos de» l’environnement, c’est aussi une éducation «dans», «par» et «pour» l’environnement. À travers trois perspectives complémentaires, l’ÉRE vise à:
Pour y parvenir, l’ÉRE favorise le développement de connaissances (des savoirs) et soutient l’acquisition de compétences personnelles et collectives (des savoir-agir et des savoir-être) notamment d’ordre éthique, critique, politique, esthétique et heuristique. Elle accompagne la structuration du vouloir-agir et du pouvoir-agir qui constituent des conditions essentielles au déploiement de telles compétences. L’objet de cette éducation n’est donc pas l’environnement en tant que tel, mais bien la relation que les personnes et les groupes sociaux entretiennent avec lui. En ce sens, l’ÉRE ne constitue pas une «éducation à» parmi d’autres. Elle constitue une authentique dimension de l’éducation fondamentale.
Concrètement, l’ÉRE se traduit entre autres par:
En outre, l’éducation au développement durable ne correspond pas à l’unique façon d’envisager l’ÉRE chez ENvironnement JEUnesse en raison notamment de la posture critique.
ENvironnement JEUnesse vise à conscientiser les jeunes du Québec aux enjeux environnementaux, à les outiller à travers ses projets éducatifs et à les inciter à agir dans leur milieu. L’organisme valorise ainsi le développement de l’esprit critique et donne la parole à la jeunesse engagée afin qu’elle fasse connaître ses préoccupations, ses positions et ses solutions concernant les enjeux environnementaux actuels. Voyons comment cette mission se décline suivant les différentes composantes de l’ÉRE:
Sensibiliser | ENvironnement JEUnesse favorise le développement de connaissances (des savoirs) en offrant des conférences sur des thèmes variés. L’organisme joue également un rôle de sensibilisation à travers des campagnes comme Bye bye, plastique! ou dans ses communications numériques.
De manière générale, les activités de sensibilisation visent à informer une ou plusieurs personnes sur une problématique environnementale particulière pour mieux la comprendre. Il s’agit aussi d’une approche visant à rendre «sensible à un sujet», notamment en interpellant la dimension affective.
Les activités de sensibilisation favorisent donc des actions qui vont attirer l’attention, qui sont généralement ludiques et participatives. Les activités de sensibilisation peuvent être ponctuelles ou récurrentes, et elles se caractérisent par une interaction de courte durée.
Les activités de sensibilisation peuvent être vues comme une étape préalable à la prise de conscience qui est une des clés du passage à l’action!
Outiller | Pour aller plus loin, ENvironnement JEUnesse organise chaque année depuis 1985 un colloque en environnement. Lors de ce colloque, les ateliers permettent le développement de compétences personnelles et collectives (savoir-agir) composées de connaissances, d’habiletés et d’attitudes (des savoirs, des savoir-agir et des savoir-être) qui vont au-delà de la sensibilisation à un enjeu donné. En plus d’informer ou de sensibiliser, le développement de compétences vient outiller les personnes ou les groupes à passer à l’action.
Ce type d’activités, souvent appelées formations, s’appuie souvent sur une participation active des personnes afin de favoriser le développement de l’esprit critique et l’apprentissage. Cela leur permet de clarifier et préciser leur motivation et de développer les opportunités et l’autonomie d’action (vouloir-agir et pouvoir-agir).
Inciter à agir | Dans le cadre de ses programmes d’accompagnement et de certification, ENvironnement JEUnesse contribue au vouloir-agir en motivant les jeunes et les institutions par plusieurs moyens: tisser des liens avec un réseau engagé et inspirant, bénéficier d’un rayonnement dans les médias ou recevoir un certificat de reconnaissance.
D’autres activités incitent les personnes et les groupes à passer à l’action avec des projets et des concours motivants, comme le concours de recyclage de piles ou le programme Jeunes leaders pour l’environnement.
Enfin, les programmes CPE durable, Matière verte et Cégep Vert du Québec soutiennent le développement du pouvoir-agir en incitant les milieux à former des comités décisionnels avec des membres de leurs communautés. ENvironnement JEUnesse lance des appels régulièrement auprès des jeunes pour les inviter à prendre part aux audiences et consultations publiques pour faire valoir leurs points de vue.
Par exemple, dans le cadre des consultations publiques sur le projet de Gazoduq et de GNL Québec par le Bureau d’audiences publiques en environnement (BAPE), ENvironnement JEUnesse a réuni une trentaine de jeunes pour préparer sur un mémoire qui présente leurs inquiétudes et leur opposition au projet. Le mémoire est parsemé de témoignages poignants, de poèmes, d’une lettre ouverte et d’une oeuvre d’art.
Dans le prochain article de la série, nous verrons le continuum de l’ÉRE de la petite enfance à la vie adulte avec un exemple concret lié à la mobilité durable.
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Approche pédagogique | Orientation qui guide l’organisation générale de la situation pédagogique. Par exemple, pédagogie de projet, de terrain, de résolution de problème, approche artistique, coopérative, expérientielle, etc. (Référence: Legendre, R., 2005. Article «Approche pédagogique». Dictionnaire actuel de l’éducation. p.118. 3e édition. Montréal: Guérin. Voir aussi: Sauvé, L., Villemagne, C. et Orellana, I. (2003). Éléments d’une pédagogie de l’éducation relative à l’environnement. Module 4. Programme d’études supérieures – Formation en éducation relative à l’environnement – Francophonie internationale. pp.37-38; 45-46; 51; 81; 107. Montréal: Les Publications ERE-UQAM, Université du Québec à Montréal – Collectif ERE-Francophonie.)
Développement durable | Le développement durable est un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs. (Référence: Rapport Brundtland, 1987.)
Écocitoyenneté | L’écocitoyenneté constitue la dimension politique du rapport qu’entretiennent les personnes et les sociétés à leur environnement. Elle concerne la prise en charge collective et démocratique des enjeux socio-écologiques car ces derniers sont d’intérêt public. Se déployant à toutes les échelles (de la sphère privée à la sphère planétaire globale en passant par exemple par l’école, le milieu de travail, le quartier, la biorégion, etc.), l’écocitoyenneté comporte des aspects personnel et collectif qui recoupent un certain écocivisme plus instrumental, mais ne s’y réduisent pas. Elle ouvre sur des espaces d’engagement éthique fondamental où les systèmes de valeurs se construisent collectivement en fonction des situations et de leurs contextes. L’écocitoyenneté vise ainsi une écologisation de la citoyenneté et plus largement de la démocratie pour un «vivre-ensemble» incluant au cœur de ses délibérations, les autres formes de vie et les milieux qui les soutiennent. (Référence: Sauvé, L., 2017.)
Écologisation | L’action de rendre conforme aux principes de l’écologie. Ainsi, l’écologisation permet de tirer les apprentissages de la discipline de l’écologie pour les intégrer à nos pratiques, notamment éducatives ou de gestion, et à nos visions du monde.
Écologisation selon UNESCO-UNEVOC | Le processus de quête de connaissances et de pratiques dans l’intention de mieux respecter l’environnement et d’inspirer les décisions dans le sens d’une plus grande responsabilité économique, pouvant favoriser la protection de l’environnement et la durabilité des ressources naturelles pour les générations actuelles et futures. (Référence: UNESCO-UNEVOC, 2017.)
Éducation relative à l’environnement | Dimension de l’éducation fondamentale qui concerne toute forme d’éducation qui a trait au rapport à l’environnement. Plus qu’une éducation au sujet de ou à propos de l’environnement, c’est aussi une éducation dans, par et pour l’environnement. À travers trois perspectives complémentaires, elle vise à contribuer à l’amélioration de la qualité de l’environnement, à favoriser le développement intégral des personnes et des groupes sociaux, de même qu’à offrir des pistes pour l’amélioration de la pédagogie.
Société écocitoyenne | Les membres d’une société écocitoyenne comprennent collectivement les enjeux associés au vivre-ensemble entre les humains et les autres formes de vie (comme la crise climatique, la perte de la biodiversité, les inégalités sociales, etc.) au sein d’un environnement commun et s’appuient sur différentes sources de savoirs dont les connaissances traditionnelles et autochtones, les savoirs scientifiques et citoyens pour ce faire. Il s’agit d’une société capable de mettre en place les conditions matérielles, sociales et institutionnelles permettant aux citoyennes et aux citoyens de réfléchir de manière critique aux possibilités d’action et de co-construire l’agir collectif qui leur correspond le mieux dans une perspective transformatrice de justice sociale et environnementale.
Stratégie pédagogique | Une stratégie pédagogique met en œuvre une approche globale en proposant un plan d’organisation de la situation pédagogique. Par exemple, atelier de découverte, étude de cas, jeu de rôle, concours, exposition, etc. (Référence: Article «Stratégie pédagogique». Dictionnaire actuel de l’éducation. pp.1263-1267. 3e édition. Montréal: Guérin. Voir aussi: Sauvé, L., Villemagne, C. et Orellana, I., 2003.)
ENvironnement JEUnesse est partenaire associé du Centre de recherche en éducation et formation relatives à l’environnement et à l’écocitoyenneté (Centr’ERE) de l’Université du Québec à Montréal depuis 2016. Notre vision de l’éducation relative à l’environnement et ces explications sont ainsi grandement inspirées des travaux des chercheuses et chercheurs du Centr’ERE que nous tenons à remercier.
Caroline Hervochon (pronom: elle)
Coordonnatrice aux communications
caroline@enjeu.qc.ca | 514-252-3016
Détentrice d’une Maîtrise en Administration des Activités Culturelles, Caroline a travaillé plusieurs années au carrefour de la culture, des arts numériques, du social et de l’éducation en France et au Canada. Son parcours éclectique lui a permis de développer plusieurs cordes à son arc et de mettre sa créativité au service de projets innovants et porteurs de sens.
Sensible aux enjeux sociétaux, Caroline a travaillé auprès de publics variés et a participé, entre autres, au développement de projets scolaires, de formation ou encore d’insertion sociale. Dans les actions qu’elle met en place, elle s’attache à développer une approche ludique et pédagogique au cœur de sa communication, pour transmettre, vulgariser et sensibiliser.
Engagée et ouverte sur le monde, Caroline a à cœur de créer des liens, faire bouger les consciences et contribuer à une société plus écocitoyenne. En janvier 2022, elle rejoint l’équipe d’ENvironnement JEUnesse à titre de Coordonnatrice aux communications, avec la forte envie de porter la voix de l’engagement citoyen et de susciter l’action collective.
Juliette Zimmer (pronom: elle)
Chargée de projet en environnement
juliette@enjeu.qc.ca | 514-252-3016
Diplômée du baccalauréat en études de l’environnement de l’Université de Sherbrooke, Juliette a travaillé comme chargée de projet en transition socio-écologique, comme consultante en développement durable et comme stagiaire de recherche en environnement. Ces expériences lui ont permis d’apprendre à mieux connaître le grand réseau de groupes engagés pour la transition socio-écologique au Québec.
Elle est particulièrement intéressée par la protection de la nature et de la biodiversité et par la rencontre entre les enjeux de justice sociale et de défense de l’environnement. Ce qui la motive le plus dans ce domaine, c’est la façon dont les mesures visant à répondre à la crise climatique peuvent aussi contribuer à créer une société plus heureuse et plus égalitaire.
Juliette a rejoint l’équipe d’ENvironnement JEUnesse en 2023 à titre de chargée de projet en environnement.
Stéphanie Pellerin (pronom: elle)
Coordonnatrice aux programmes
stephanie@enjeu.qc.ca | 514-252-3016 #226
C’est un peu par hasard que Stéphanie est tombée dans le domaine de l’ERE après sa maîtrise en Sciences de l’environnement à l’UQAM. Adorant partager et échanger autour des expériences et connaissances de toutes et tous, il s’agissait du domaine tout indiqué! Elle a donc choisi d’oeuvrer au sein d’organismes communautaires en environnement pour y faire de la sensibilisation et accompagner les initiatives citoyennes. Passionnée de nature urbaine, Stéphanie désire contribuer à créer des villes où humains et nature ont leur place.
Chez ENvironnement JEUnesse, Stéphanie agit à titre de Coordonnatrice aux programmes pour accompagner les établissements membres dans leurs démarches environnementales.
Kathya Bérubé-Panneton (pronom: elle)
Agente de soutien aux programmes
kathya@enjeu.qc.ca | 514-252-3016
Amoureuse de la nature et de l’environnement, Kathya a fait ses études en Actions pour le changement en innovation sociale (programme anciennement connu sous le nom Actions sociales et médias) au Cégep du Vieux Montréal. Elle continue présentement ses études en Médias sociaux et organisation à l’UQAM.
Durant ses études collégiales, elle s’est impliquée dans le comité vert de son cégep, dans le Forum Social Mondial, ainsi que dans différents comités d’agriculture urbaine. C’est en tant que jeune adulte qu’elle se trouve un amour pour la communication mobilisatrice de changements à petite échelle. Passionnée par la richesse de notre terroir et de l’abondance de nos ressources naturelles, elle souhaite protéger son environnement autant que possible pour les générations futures.
Ayant comme bagage professionnel la gestion du changement, la rédaction d’articles, la création de contenu, la sensibilisation environnementale, la coordination de projet, l’organisation d’événements et bien plus, Kathya se joint à l’équipe d’ENvironnement JEUnesse en tant qu’agente de soutien aux programmes.
C’est en touchant à divers enjeux dont l’éducation relative à l’environnement, la justice climatique, la mobilité durable, la gestion des matières résiduelles, la consommation responsable qu’elle saura vous guider à travers sa passion pour ENvironnement JEUnesse.
Margo Burgess-Pollet (pronom: elle)
Agente de projet en mobilisation
margo@enjeu.qc.ca | 514-252-3016
Margo Burgess-Pollet détient une maîtrise en Évaluation Environnementale de l’Université Concordia. C’est en participant à l’organisation d’un événement sur le futur des villes qu’elle se passionne pour l’engagement des citoyens et les opportunités de changement dans les communautés pour les adapter aux changements climatiques. La justice sociale, la protection des milieux marins et aquatiques et la gestion des matières résiduelles sont quelques-uns des thèmes qui l’animent.
Elle s’est formée en 2020 en tant qu’Ambassadrice de la réalité climatique, a fait partie de la cohorte 2022 du Parcours d’apprentissage du plaidoyer pour le climat organisé par CARE, et a été bénévole au Festival Zéro-Déchet de Montréal.
C’est avec un désir de porter des projets impactants et de solides compétences en résolution de problèmes que Margo a rejoint ENvironnement JEUnesse en 2023. Elle occupe le poste d’agente de projet en mobilisation.
Sarah-Katherine Lutz (pronom: elle)
Directrice générale
sarah@enjeu.qc.ca | 514-252-3016, poste 228
Sarah-Katherine Lutz a travaillé plusieurs années dans le milieu culturel, où elle a notamment acquis une grande compréhension du milieu scolaire et des défis auxquels il fait face en développant des activités et des programmes à l’intention du milieu de l’éducation. Elle a entre autres participé à la mise sur pied d’Hémisphères, un réseau d’écoles primaires et secondaires qui placent la culture au cœur de leur quotidien.
Formée en scénographie et en design d’événements, elle met sa créativité à contribution afin de favoriser la cohérence entre les initiatives existantes et de concrétiser les nouvelles idées. Plus que tout, Sarah est une fille d’équipe qui aime collaborer pour déployer des projets innovants.
Sarah-Katherine a joint l’équipe d’ENvironnement JEUnesse en 2021 à titre de coordonnatrice des programmes éducatifs et occupe le poste de directrice générale depuis octobre 2022.
Marianne Renauld Robitaille (pronom: elle)
Chargée de projet en mobilisation
marianne@enjeu.qc.ca | 514-252-3016, poste 223
Détentrice d’une maîtrise en études politiques appliquées et environnement de l’Université de Sherbrooke, Marianne est passionnée par l’action climatique, tant au niveau local qu’international. Elle utilise ses capacités d’analyse et de vulgarisation scientifique pour renforcer la capacité d’agir de ses pairs.
Engagée dans son milieu depuis quelques années, Marianne a développé une bonne connaissance des principaux groupes engagés dans la lutte aux changements climatiques, la transition socio-écologique et la protection des milieux naturels. Marianne fait d’ailleurs partie de l’initiative des 50 jeunes engagés pour le climat (50JEC), qui vise à mieux intégrer la science à la prise de décision politique en matière de lutte aux changements climatiques, un sujet qui lui tient à cœur.
Marianne a également fait partie de la cohorte 2020-2021 de jeunes leaders pour l’environnement d’ENvironnement JEUnesse, et est ravie d’avoir intégré l’équipe à titre d’agente de projet en mobilisation pour susciter l’action politique et plus de justice climatique.