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4 mars 2020Le soleil tapait de plein fouet la route, nous aveuglant, pendant que nous roulions vers la mairie de Gaspé. Nos pensées étaient guidées vers ses paysages hivernaux magnifiques, de glace et d’eau d’un bleu profond. Puis, les petites maisons colorées des pêcheurs sur glace nous ont accueillies dans la baie où la mairie se situait.
Souvent, quand on pense à la Gaspésie, notre première pensée est celle de ces belles et immenses falaises qui accueillent promptement les eaux fougueuses et salées. Cependant, avec le réchauffement climatique, cette vue si magnifique devient rapidement une menace pour les maisons de plusieurs en raison de l’érosion. Nous avons alors rencontré Aline, conseillère municipale de Gaspé centre-ville, qui nous raconte la menace irrévocable de la montée des eaux. En effet, elle nous raconte à l’aide d’une carte de la région, la difficulté de faire face à ce problème.
La région de Gaspé s’étale sur 170 km, et la majorité des routes et des maisons longent le bord de mer. De surcroît, chaque année, un pied de rive s’effondre au niveau de la mer, faisant en sorte que les dommages au-dessus de la falaise peuvent être encore plus substantifs. Aline nous explique aussi que ce n’est pas si évident de relocaliser toutes ces maisons qui sont sur le bord de l’eau. Bien souvent, ce n’est pas de juridiction municipale, mais bien provinciale qui peut légiférer sur ce problème; la municipalité peut uniquement intervenir lorsqu’il y a une urgence de sécurité publique et faire des recommandations à l’État.
«C’est un enjeu perpétuel et immanent. Cependant, la mairie ne peut rien faire d’autre que d’agir lorsque l’érosion sévit. Elle n’a pas le pouvoir de prévenir.» –Aline
L’érosion est alors une menace tranquille pour Gaspé comme pour toutes villes côtières. Lente et subtile transformation, le paysage semble immuable lors de notre passage, glacé et figé dans le temps avec le froid mordant qui nous pique les joues. Nous regardons sur la route vers Rimouski, toutes les maisons sur le bord de l’eau. Ces maisons qui jouissent d’un paysage qui est tout, sauf intemporel.
Photos par Léa Ilardo
Ce texte et ces photos font partie intégrante de l’exposition «Dans notre face: les transitions», projet collectif réalisé dans le cadre du programme Jeunes leaders pour l’environnement. Cette exposition comprend une série de portraits d’individus, de familles et de leur environnement qui témoignent, à leur manière, que différentes transitions – sociale, culturelle, écologique et politique – sont possibles, et bien vivantes.
Les portraits seront partagés graduellement sur plusieurs plateformes: