Pédaler pour surmonter ses craintes

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Félix est un jeune étudiant à l’Université de Montréal. Il demeure à Montréal avec ses parents. En juillet 2021, il s’est trouvé un emploi d’été dans un bureau à l’extérieur de chez lui. La pandémie de COVID-19 battait encore son plein. Félix étant fraîchement vacciné, ses parents l’ont alors encouragé petit à petit à sortir du nid pour le mois de juillet, afin d’acquérir plus d’autonomie. Mais il y avait un problème de taille: Félix craignait de côtoyer des personnes inconnues possiblement malades de la COVID-19. J’ai rencontré Félix pour m’entretenir avec lui de son périple pour troquer sa crainte de tomber malade… contre un mode de transport actif!

Question: Comment te sentais-tu, au début de l’été?

Réponse: Comme bien des gens, jeunes et vieux, je craignais d’attraper la COVID-19 dans l’autobus. Après des mois à être enfermé avec ma famille comme seule compagnie, ou à ne voir mes meilleures amies et meilleurs amis que dehors… La perspective de retourner travailler en personne en prenant le bus me faisait peur.

Oui, il faut suivre les consignes de la santé publique. Mais nulle part dans ces consignes il n’y a: «ne jamais prendre le bus»… Car c’est justement sécuritaire et nécessaire. Mais j’avais déraisonnablement peur quand même! Pourtant, j’ai une excellente santé et ma famille aussi. Nous avions toutes et tous au moins une dose de vaccin. Les risques de tomber malade étaient plus faibles. Et surtout, dans le bus, on peut ouvrir les fenêtres. Les gens sont masqués et il y a beaucoup de circulation d’air.

Le propre d’une phobie, c’est justement d’être déraisonnable. Il ne faut jamais s’en sentir coupable. Mais il faut bien tenter de la vaincre petit à petit!

Question: Quelle a été ta première solution pour te rendre au travail?

Réponse: Une solution d’évitement… Oui, l’idée de m’acheter une première voiture à 20 ans a été envisagée! Bref, je voulais être seul dans ma voiture, dans mon cocon sécuritaire. Mais il y a la grande question de l’environnement. Je suis bien conscient que mon avenir est en jeu si on pollue trop. Est-ce qu’un trajet de voiture en ville, matin et soir, est évitable? Mon travail est à 15 minutes de chez moi en voiture, à 25 minutes en bus. Mais le bus, à ce moment-là, c’était non! J’avais trop peur!

Question: Quelle a été ta solution, si tu craignais autant les transports en commun?

Réponse: Le vélo! En plus, il y a cette nouvelle piste cyclable sur la rue de Bellechasse [le Réseau Express Vélo], là où j’habite. Cette piste cyclable a fait les manchettes en 2020. Certaines personnes habitant cette rue disaient que la piste leur volait des espaces de stationnement «payés avec leurs taxes»… Pourtant, mes parents aussi paient des taxes. Ils n’ont pas de voiture par choix. Mes parents sont bien contents que leurs taxes financent cette piste. La rue appartient à tout le monde!

Question: Comment s’est passée ton expérience à vélo?

Réponse: Me rendre au travail à vélo en juillet, matin et soir, s’est révélé très agréable. Il faisait soleil et ça prenait environ 20 minutes. Je remarquais plein de petits commerces sympathiques le long de ma route. Mais un après-midi en revenant du travail, j’ai vécu une mésaventure typiquement estivale… Un terrible orage! L’averse était si intense que je ne voyais pas à un mètre devant moi. J’ai dû m’abriter sous un abribus. Autour de moi, il y avait des jeunes qui montaient dans le bus qui passait. Oui, j’admets que j’étais alors jaloux de ces jeunes! Elles et ils étaient au sec et pas moi…

Question: Est-ce que tu as réussi à rester au sec le reste de cet été-là?

Réponse: Oui! À ce moment-là, je me suis dit: «si les autres jeunes sont capables, pourquoi pas moi?» J’ai rationalisé la situation. Oui, il faut continuer de prendre la pandémie très au sérieux. Mais j’étais vacciné. Il y avait une accalmie estivale dans la transmission du virus. Alors, un autre matin d’averse, j’ai décidé d’essayer le bus…

Question: Comment as-tu vécu ton premier retour au bus en pandémie?

Réponse: Très bien! Dès que je suis monté dans le bus pour la première fois en temps de pandémie, ma peur s’est plutôt calmée. Les personnes étaient masquées dans le bus. En plus, il y avait une bonne circulation de l’air grâce aux fenêtres ouvertes. J’ai même eu une place où m’asseoir!

Question: Que retiens-tu de ton expérience de cet été-là?

Réponse: C’était particulier! J’ai continué à prendre mon vélo une grande partie du temps quand il faisait soleil. Mais quand je voyais le temps s’assombrir, c’était l’heure du bus, pas du vélo! Ma peur de côtoyer des gens dans le bus est graduellement partie.

Je ressentais beaucoup de plaisir à faire du vélo. C’est bon pour l’environnement et pour ma santé! Aussi, ça ne coûte pas cher et c’est amusant, surtout sur une piste cyclable neuve. Quand je pense que j’ai failli payer cher pour une voiture qui aurait pollué matin et soir… Je ne regrette pas mon choix! J’ai gagné de l’argent avec mon emploi et j’ai économisé sur l’achat d’un véhicule. J’espère que la Ville de Montréal va multiplier la construction de nouvelles pistes cyclables. Je suis assurément un fan! Je souhaite aussi qu’encore plus de personnes citoyennes réalisent le plaisir et la praticité que procure le vélo!

Pédaler en pandémie

Somme toute, les transports actifs trouvent encore plus de pertinence pendant la pandémie, en nous permettant de profiter du plein air et d’éviter les espaces bondés. Et comme Félix l’explique, on est libre d’alterner entre les transports actifs et collectifs selon la météo, la saison, ou notre niveau de crainte!

À propos de cet article

Cet article a été rédigé par Aude Mimeault Gauvin dans le cadre du cours COM2018 – Éléments de relations publiques offert par l’Université de Montréal à l’hiver 2022. Il a été révisé par l’équipe d’ENvironnement JEUnesse.

Crédit photo: Kerstin Riemer de Pixabay.