Cheminer ensemble pour la justice sociale et environnementale

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En 2018, ENvironnement JEUnesse a entamé une action collective au nom de toutes et tous les jeunes du Québec de 35 ans et moins contre le gouvernement du Canada. L’objectif principal de cette poursuite est d’amener le gouvernement canadien à respecter les droits fondamentaux des jeunes et à agir pour contrer la crise climatique. Le travail en ce sens nous a permis d’entamer une réflexion collective au sein du conseil d’administration (CA) et de l’équipe d’ENvironnement JEUnesse: la lutte pour une justice climatique est nécessaire pour tous les groupes vivant des oppressions systémiques. C’est ainsi que nous avons pris conscience de l’importance de solidariser nos actions.

Les luttes pour les droits autochtones, contre le racisme systémique, contre les violences sexuelles, pour l’équité entre les genres et l’équité intergénérationnelle sont non seulement des luttes extrêmement importantes, mais elles sont également toutes liées à la lutte contre la crise climatique (cette liste n’est pas exhaustive et nous reconnaissons que ces luttes peuvent être croisées). L’extractivisme, la violence du système capitaliste qui s’appuie sur des structures de pouvoir pour exister, etc. amènent une destruction de la nature, de l’environnement, des êtres vivants – humains et non humains. Les oppressions systémiques causent une crise climatique, en plus d’avoir pour effet d’amplifier les injustices…

En 2020, nous, les membres du CA et de l’équipe d’ENvironnement JEUnesse, nous fixions l’objectif dans notre plan stratégique de prendre conscience de l’intersectionnalité des luttes et d’intégrer la diversité et l’inclusion dans notre structure, nos pratiques et nos prises de positions. Pourquoi? Parce que nous voulons être capables, par nos actions, de déconstruire les structures d’injustice pour construire un monde plus juste. Nous voulons adopter une posture active dans les luttes contre les oppressions.

C’est donc en toute humilité que nous nous plongeons dans cette démarche, tout en ayant conscience que nous sommes relativement homogènes en matière d’identités et de privilèges. De plus, nous nous engageons à continuellement nous poser des questions, à nous informer et surtout à écouter.

Par où commencer?

Pour lancer ces réflexions et discussions, nous avons commencé… par le commencement: prendre le temps de se familiariser avec les principaux concepts et enjeux liés à certaines de ces luttes. Nous avons eu la chance d’assister à une première formation d’Inclusion Jeunesse dont la mission est d’accompagner les organismes dans leur démarche pour offrir un espace inclusif et accueillant pour chacune et chacun.

Nous avons reçu un accompagnement de l’organisme Mikana nous outillant sur les réalités et perspectives des Premiers Peuples. «Avec les formations de Mikana, j’ai vraiment eu un choc de voir à quel point les médias dépeignent mal les humains derrière les revendications des Premiers Peuples», se rappelle Joé, alors chargé de projet aux certifications chez ENvironnement JEUnesse.

Afin de renforcer nos pratiques de gouvernance et de renouveler la composition du CA par le recrutement de membres issus de la diversité, une membre du CA a été déléguée afin de participer au Groupe des Vingt de Concertation Montréal. Cette formation, échelonnée sur plusieurs mois, a permis de travailler à travers des sentiers moins fréquentés par ENvironnement JEUnesse et d’ainsi mettre de l’avant les possibilités d’implication auprès de spécialistes issus de la diversité.

Un pas à la fois

Cette meilleure compréhension de certaines luttes anti-oppressions nous a permis de faire un pas de plus et de poser des actions pour éliminer certains freins dans nos activités. Par exemple, pour notre colloque annuel en environnement, nous avons opté pour une inscription gratuite pour toutes et tous (activités, repas et hébergement compris). Nous reconnaissons le potentiel et l’importance de sensibiliser nos différents publics aux enjeux autochtones au travers de nos activités. Ce fut d’ailleurs le cas lors d’un atelier de Tayka Raymond, coordonnatrice de la tournée Cinéma qui roule de Wapikoni mobile, à notre colloque annuel. Son authenticité et son ouverture ont permis de toucher et de sensibiliser les personnes présentes. «L’atelier de sensibilisation sur les peuples autochtones m’a énormément chamboulée. Je me sentais vraiment privilégiée d’entendre Tayka s’ouvrir à nous pour briser le malaise qui existe entre les personnes allochtones et les personnes autochtones. Cette main tendue vers notre génération témoigne d’une incroyable résilience de la part des peuples autochtones. J’espère profondément que le plus de gens possible pourront avoir un contact avec des personnes autochtones aussi beau que celui que j’ai vécu au colloque. Je compte vraiment me renseigner au sujet des personnes autochtones, de les écouter, et de faire en sorte que d’autres les écoutent», témoigne une participante au colloque à propos de l’atelier de sensibilisation de Tayka Raymond.

Pour sensibiliser nos publics à l’enjeu des territoires autochtones non cédés, nous prenons maintenant soin de faire une reconnaissance territoriale, au début de chaque événement, pour souligner que les terres sur lesquelles nous nous trouvons font partie de plusieurs territoires ancestraux qui ont longtemps servi de lieu de vie, de rencontres et d’échanges entre les Premiers Peuples. On fait la plupart du temps référence à Tiohtià:ke/Montréal – sur le territoire traditionnel et non cédé Kanien’kehá:ka (Mohawk) – puisque les bureaux d’ENvironnement JEUnesse s’y trouvent. Pour connaître le nom du territoire sur lequel vous vous situez, c’est par ici!

Une autre action que nous posons maintenant quotidiennement est l’utilisation de l’écriture inclusive dans toutes nos communications. Pour Florence, chargée de projet aux communications, l’écriture épicène est une totale redécouverte de la richesse de la langue française. «Au début, j’avais adapté nos communications avec le point médian, mais après avoir su que le point médian posait problème d’un point de vue de l’accessibilité pour les personnes en situation de handicap, j’ai commencé à utiliser l’écriture épicène. Je l’utilise même dans mes communications personnelles maintenant!» En effet, des personnes ayant un handicap visuel a sensibilisé l’équipe au fait que le point médian n’est souvent pas adapté aux systèmes ou services de lecture audio. Il est alors préférable de parler de la communauté étudiante que d’écrire étudiant·e·s, par exemple. L’équipe s’est également engagée à partager chaque semaine du contenu de personnes et d’organismes qui luttent contre les oppressions sur nos réseaux sociaux.

Pour les suites, Catherine Gauthier, directrice générale, explique qu’«au-delà des petits pas, les membres du CA et de l’équipe travaillent à revoir nos pratiques pour véritablement incarner nos valeurs. Un changement de culture organisationnelle peut prendre du temps, et le chemin de la décolonisation exige des efforts et des formations soutenus en continu. Nous avons choisi d’agir pour le respect des droits autochtones, entre autres car ils sont un puissant levier pour la justice sociale et environnementale, de même que pour le respect des droits de la nature dont nous faisons partie.»

Un comité inclusion et anti-oppression s’est d’ailleurs formé au sein du CA pour réfléchir et planifier des actions sur ces enjeux dans notre plan de développement organisationnel.

Votre avis compte pour nous

Sachez que nous sommes très ouvertes et ouverts à recevoir des commentaires, des suggestions ou toute autre forme d’expression qui peut nous aider dans notre démarche. Vous pouvez nous joindre via notre formulaire juste ici et nous nous assurerons de transmettre votre communication à l’ensemble du comité inclusion et anti-oppression.

Si vous souhaitez aller plus loin, voici quelques ressources intéressantes: