On protège la nature qu’on aime

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Les recherches en psychologie environnementale révèlent qu’ils existent plusieurs facteurs pouvant mener à un engagement environnemental. On sait par exemple que la relation qu’une personne développe avec le milieu naturel a une grande influence sur son engagement environnemental. Comme on protège ce qu’on aime, notre relation avec la nature peut nous donner envie de la protéger et d’y investir notre énergie.

Cet article se penche sur deux facteurs clés: la connexion à la nature et le développement d’une identité environnementale.

Avez-vous une connexion à la nature?

La connexion à la nature est en lien avec la compréhension et l’appréciation du monde naturel par une personne. Plus la compréhension et l’appréciation du monde naturel sont grandes chez cette personne, plus celle-ci pourra se sentir connectée au milieu naturel.

La connexion à la nature touche aussi au niveau d’appartenance que ressent une personne envers le milieu naturel. Par exemple, si on ressent qu’on fait partie de la nature, on a alors davantage tendance à vouloir la protéger. On peut aussi développer un sentiment de responsabilité morale; on a le devoir de protéger la nature (Nisbet et al., 2009).

Louise Chawla, une chercheuse bien connue dans le domaine de la psychologie environnementale, a soulevé dans ses études que les personnes engagées en environnement ont un contact omniprésent avec la nature dans leur vie (1998, 1999). Il semble que certains de ces moments passés en nature, particulièrement à l’enfance, sont marquants pour développer cette connexion et cette sensibilité à la nature. Des activités comme le camping, la randonnée ou le jeu en nature peuvent alors créer chez la personne une conscientisation environnementale et un désir de s’engager dans la protection de la nature.

Une personne mentore ou guide peut aussi renforcer cet engagement environnemental. Par exemple, un membre de la famille peut nous initier à l’exploration de la forêt à proximité de notre maison et, dès lors, nous offrir la possibilité de développer notre connexion avec la nature.

Avez-vous une identité environnementale?

L’identité est une notion complexe. En psychologie, l’identité peut être définie comme un construit psychologique chez une personne qui lui permet de se définir et de se situer dans un contexte social ou politique donné (Clayton, 2012). Notre identité varie ainsi selon nos expériences de vie.

Tout comme la connexion à la nature, le développement d’une identité dite environnementale est grandement influencé par une exposition au monde naturel. Puisque le monde naturel génère des émotions fortes et des expériences personnelles significatives, il semble que cette nature puisse susciter un sentiment d’appartenance chez un individu (Clayton, 2003). Ce sentiment d’appartenance peut alors modifier notre perception de soi… et ainsi la nature peut devenir une part entière de notre identité!

La nature et ENvironnement JEUnesse

L’éducation relative à l’environnement (ERE) offre différentes stratégies pour favoriser une éducation en milieu naturel, en particulier à la petite enfance. Le programme CPE durable d’ENvironnement JEUnesse encourage le contact avec la nature et le jeu libre extérieur à tous les âges. Par exemple, dès 2015, le CPE Populaire St-Michel s’est lancé dans le programme pédagogique l’École Forêt Nature développé par la Coopérative Enfant-Nature. Le projet suit une approche éducative basée sur le plein air qui favorise par le jeu, l’interaction étroite entre l’enfant et la nature: organisation de sorties sur le Mont-Royal, observation de la diversité biologique au Jardin botanique, aménagement d’un potager artisanal éducatif, camp nature de 3 jours et 2 nuits avec les enfants de 3-5 ans, etc.

Un autre exemple est le Cégep Limoilou et le CPE Les p’tits loups qui ont aménager un jardin à vocation écologique, pédagogique et communautaire sur le toit. Les étudiant·e·s ainsi que les membres du personnel peuvent louer un «jardinet» pour apprendre les rudiments de l’agriculture urbaine ainsi que récolter des légumes frais et les enfants peuvent être initiés à l’agriculture et avoir un contact à la nature.

Enfin, améliorer notre relation à la nature figure parmi les revendications d’ENvironnement JEUnesse. Dans un mémoire présenté dans le cadre des consultations sur le programme d’études Éthique et culture religieuse, ENvironnement JEUnesse proposait de donner l’exemple en faisant de l’école un modèle en matière d’écoresponsabilité en favorisant le contact et l’expérimentation des jeunes avec la nature, de même qu’en soutenant le personnel enseignant pour varier les approches et intégrer le contact avec la nature.

Dans le cadre de l’élaboration du Plan d’électrification et de changements climatiques et du plan d’action quinquennal de la Politique québécoise de la jeunesse 2030 du gouvernement du Québec, les membres d’ENvironnement JEUnesse ont revendiqué, entre autres:

  • La reconnaissance juridique de la nature;
  • Une meilleure protection des espèces menacées et une conservation de la biodiversité;
  • Une plus grande sensibilisation de la population sur l’impact des grands projets sur la nature par le gouvernement du Québec;
  • Un accès gratuit aux espaces naturels; et
  • Le verdissement des lieux publics et des milieux urbains.

À propos de l’autrice

Catherine est une amoureuse de la nature depuis sa tendre enfance. Par un désir de protéger ce qu’elle aime, elle a réalisé un baccalauréat en biologie. Il s’en est suivi une maîtrise en gestion de l’environnement. Elle poursuit actuellement un programme court en éducation relative à l’environnement croyant que l’éducation est au cœur des solutions pour assurer une meilleure protection et appréciation du monde naturel. Elle croit fortement aux rôles citoyens pour s’approprier et améliorer nos milieux de vie. Selon elle, nous sommes au front de cette essentielle transition écologique. Catherine est à la recherche de nouveaux défis en environnement qui lui permettront de concilier ses passions ainsi que ses multiples compétences.

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À propos de la minisérie

Dans le cadre de son essai maîtrise en environnement de l’Université de Sherbrooke, Catherine a tenté de mieux comprendre les motifs qui sous-tendent la mobilisation des jeunes face à la crise climatique et cerner le rôle clé de l’ERE dans cet engagement politique. Ainsi, ce deuxième article fait partie d’une minisérie de cinq articles visant à présenter les faits saillants de sa revue de littérature, dont les déterminants de l’engagement environnemental. Dans les prochains articles, elle présentera d‘autres exemples concrets d’ERE inspirés des activités d’ENvironnement JEUnesse, telles que son colloque annuel ou le programme Jeunes leaders pour l’environnement.

Pour tous les articles de la série

Pour aller plus loin

Consulter l’essai (version intégrale)

Références
Chawla, L. (1998). Significant life experiences revisited: A review of research on sources of environmental sensitivity. The Journal of environmental education, 29(3), 11-21.
Chawla, L. (1999). Life paths into effective environmental action. The journal of environmental education, 31(1), 15-26.
Clayton, S. (2003). Environmental identity: A conceptual and an operational definition. Dans Identity and the natural environment: The psychological significance of nature (45-65). Cambridge, Massachusetts: The MIT Press
Clayton, S. D. (2012). Environment and Identity. The Oxford handbook of environmental and conservation psychology (p. 164-180). New York, NY: Oxford University Press
Nisbet, E. K., Zelenski, J. M., et Murphy, S. A. (2009). The nature relatedness scale: Linking individuals’ connection with nature to environmental concern and behavior. Environment and Behavior, 41(5), 715-740.

Crédit photo: Alexander Dummer