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20 février 2020Après avoir bravé une tempête hivernale et nous être reposées à l’auberge le Camp de base, nous étions prêtes, le lendemain matin, à aller rencontrer les membres de cette coopérative avant-gardiste. En prenant la route par le petit village, un sentiment nous emballe le coeur: aller à L’Anse-Saint-Jean, c’est l’impression de retourner chez soi. Dès notre arrivée à la coopérative Minuit Moins Cinq, ce sentiment est confirmé: l’accueil y est chaleureux et invitant.
Menues de pantoufles tricotées, on entre dans un atelier en pleine production où toutes sont attelées à la tâche devant leurs machines à coudre, préparant des tampons démaquillants ou des sacs à vrac à l’allure rétro. Cependant, ce qui distingue cette coop des entreprises écologiques émergentes, c’est le tissu utilisé, un tissu récupéré et remis en valeur pour une seconde vie. Un pied de nez à l’industrie du textile.
En effet, la pollution textile est l’une des plus grandes industries polluantes au monde et selon cette coopérative, c’est inacceptable et aberrant qu’il n’y ait pas façon de recycler les tissus déchus. Marielle, Pascale et Julie-Vanessa, rejointes ensuite par Myriam, ont donc décidé de mettre la main à la pâte et s’attaquer à ce géant, de façon locale et autodidacte. Depuis 2017, Minuit moins cinq s’est donné comme objectif d’offrir une alternative aux déchets textiles, en les recyclant et en créant de nouveaux objets utiles pour le quotidien de tous. Selon elles, nous avons tous le devoir d’agir pour favoriser une transition écologique et sociale. Et c’est notamment en bâtissant des projets locaux et résilients que le changement se crée.
«Je milite par procuration. Y’a tellement de monde qui milite pour plein d’affaires. Alors moi je milite pour changer notre vie à nous. C’est un truc révolutionnaire de changer son quotidien pour quelque chose de résilient.» –Pascale
Cette coopérative lutte également, de façon intrinsèque, pour le développement d’entreprises plus communautaires et égalitaires. Minuit moins cinq, c’est favoriser une transition dans le milieu des affaires pour encourager un modèle aux valeurs plus profondes, un modèle autogéré et horizontal, en mode solutions, qui bâtit des projets à échelle humaine.
Photos par Léa Ilardo
Ce texte et ces photos font partie intégrante de l’exposition «Dans notre face: les transitions», projet collectif réalisé dans la cadre du programme Jeunes leaders pour l’environnement. Cette exposition comprend une série de portraits d’individus qui témoignent, à leur manière, que différentes transitions – sociale, culturelle, écologique et politique – sont possibles, et bien vivantes.
Les portraits seront partagés graduellement sur plusieurs plateformes: