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27 août 2019L’Association québécoise des organismes de coopération internationale (AQOCI) a dévoilé un document de plaidoyer appuyé par plus de 50 organisations intitulé Pour une justice climatique féministe, manifestant le besoin d’inscrire le féminisme dans le mouvement pour la justice climatique.
Les changements climatiques engendrent déjà des catastrophes désastreuses à travers le monde: inondations, sècheresse, migrations forcées, événements météorologiques extrêmes… et dont les femmes et les filles restent les premières victimes, particulièrement dans les pays du Sud et dans les communautés à faible revenu dans les pays du Nord. Or, les femmes sont sous-représentées dans les processus décisionnels à tous les niveaux. Elles détiennent pourtant un leadership, des connaissances traditionnelles et une perspective critique leur permettant de proposer des solutions efficaces et pérennes aux problématiques sociales et environnementales.
Des conséquences disproportionnées pour les femmes
On désigne d’abord la justice climatique comme le droit de toutes et de tous de partager équitablement les bénéfices d’un environnement sain. Les femmes sont plus vulnérables aux effets des changements climatiques et en sont donc plus affectées que les hommes en raison du rôle de soin qu’elles occupent typiquement (agriculture, approvisionnement en eau, etc.) ainsi qu’aux discriminations auxquelles elles font face. Par exemple, lors d’une catastrophe naturelle, le risque de décès chez les femmes est 14 fois plus élevé que chez les hommes.
Migrations climatiques et vulnérabilité des femmes
Des millions de personnes sont déplacées de force en raison de la dégradation de l’environnement et des dangers associés aux événements climatiques, ce qui occasionne des conditions de vie très critiques. Cette situation met encore une fois les femmes en position de vulnérabilité, car elles sont davantage à risque de subir diverses formes de violence. Comme elles ne peuvent pas obtenir le statut de réfugiées selon la définition de la Convention de Genève, elles ne peuvent pas être protégées par le droit international. Les instances décisionnelles doivent agir pour remédier à cette situation d’injustice.
Politique: la parité loin d’être atteinte
La justice climatique signifie aussi que toutes et tous ont les mêmes opportunités de faire entendre leurs voix pour contribuer aux solutions et aux stratégies de lutte contre les changements climatiques. Les femmes, et particulièrement les femmes autochtones, possèdent des connaissances approfondies de l’environnement pouvant aider à l’élaboration de solutions, mais qui sont sous-évaluées et ignorées dans les processus décisionnels, parce que ces femmes sont largement moins représentées que les hommes. Par exemple, seulement 7% des leaders gouvernementaux étaient des femmes au sommet de l’Organisation des Nations Unies (ONU) sur le climat à Paris en 2015. Des études démontrent en effet que la sous-représentation des femmes dans les instances décisionnelles et la méconnaissance des mécanismes de réduction de gaz à effet de serre sont directement liées. Cela compromet fortement l’efficacité des stratégies de lutte contre les changements climatiques.
Des politiques cohérentes et féministes
Une approche intersectionnelle et féministe dans la mise en oeuvre de politiques et dans les décisions publiques doit être intégrée pour obtenir une justice climatique féministe. Par exemple, le Canada doit contribuer à sa juste valeur en aide internationale aux femmes et cesser ses investissements dans les énergies fossiles, première cause des changements climatiques.
Les moyens pour obtenir une justice climatique féministe existent, mais le manque de volonté politique et d’une vision féministe nuit à sa concrétisation. Les demandes des organisations signataires, dont ENvironnement JEUnesse, comprennent:
- Une approche féministe dans les plans de financement d’adaptation et d’atténuation des changements climatiques;
- Une reconnaissance des connaissances traditionnelles autochtones et leur intégration dans les stratégies de lutte aux changements climatiques;
- Des investissements en plans de développement international et un arrêt des subventions pour les industries d’énergies fossiles;
- Une protection des réfugiées climatiques;
- L’intégration d’une perspective féministe dans les politiques et programmes de lutte aux changements climatiques;
- Une réduction des inégalités structurelles entre les genres et une défense des droits des femmes à travers le monde.
Crédit photo: AQOCI 2019
À propos de l’Association québécoises des organismes de coopération internationale
L’Association québécoise des organismes de coopération internationale (AQOCI) créée en 1976, regroupe 60 organismes de 13 régions du Québec qui œuvrent, à l’étranger et localement, pour un développement durable et humain. L’AQOCI a pour mission de promouvoir et soutenir le travail de ses membres ainsi que leurs initiatives en faveur de la solidarité internationale. En s’appuyant sur la force de son réseau, l’AQOCI œuvre à l’éradication des causes de la pauvreté et à la construction d’un monde basé sur des principes de justice, d’inclusion, d’égalité et de respect des droits humains.