La société civile canadienne exige du ministre Wilkinson une réelle ambition climatique à Madrid

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Alors que le ministre de l’Environnement et du Changement climatique, Jonathan Wilkinson, arrive au sommet sur le climat de l’ONU à Madrid (CdP-25), la société civile canadienne est présente en grand nombre pour exiger de la part du Canada qu’il mène des actions climatiques ambitieuses qui améliore la qualité de vie des personnes affectées par les changements climatiques et par une économie en mutation.

En 2019, plus de 60% des Canadien·ne·s ont voté pour des partis qui promettaient une action plus ambitieuse suite à l’Accord de Paris, et le gouvernement canadien doit maintenant respecter sa promesse.

Le ministre Wilkinson doit impérativement annoncer comment le Canada compte augmenter ses cibles de réduction des gaz à effet de serre pour respecter l’Accord de Paris. De plus, il doit définir des objectifs de mi-parcours qui tracent la voie vers des émissions nettes zéro d’ici 2050. Ce n’est pas suffisant de déterminer une cible à long terme: un bon nombre de pays et d’entreprises privées sont ici à Madrid pour parler de «zéro émission nette d’ici 2050», mais une cible à long terme sans un plan crédible à court terme ne vaut rien.

Un des enjeux les plus cruciaux de la CdP-25 est la capacité des pays à acheter et à vendre des crédits de carbone, tel que prévu à l’article 6 de l’Accord de Paris. La préoccupation concernant les discussions sur l’article 6 est de savoir si le mécanisme aidera ou nuira à la planète et aux communautés. Un marché du carbone qui ne permettrait pas de réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre n’est que de la poudre aux yeux et refermerait l’étroite fenêtre pour un climat futur viable.

Le ministre Wilkinson doit reconnaître qu’il n’y a que deux issues possibles: une décision qui permette un système d’échange de droits d’émission avec une grande intégrité environnementale et qui respecte les droits humains et les droits des peuples autochtones, ou alors aucun accord.

La société civile demande également au ministre Wilkinson de reconnaitre que l’expansion de l’industrie pétrolière et gazière est un frein majeur à l’action climatique, sans doute la plus grande menace. Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a déclaré qu’on devait garder les énergies fossiles dans le sol. Son appel rejoint les conclusions du rapport Production Gap du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) de même que le rapport Oil, Gas, and Climate, qui analyse comment l’expansion des énergies fossiles nuit à une action climatique efficace. Les deux rapports pointent du doigt le Canada, qui possède la troisième plus grande réserve de pétrole dans le monde, dont 96% des sables bitumineux.

L’Accord de Paris ne prévoit pas de moyen de limiter l’expansion des énergies fossiles, mais le Canada pourrait changer la donne. Le ministre doit envoyer un signal clair au monde que le Canada est prêt à diversifier son économie tout en déployant une stratégie de transition juste pour les travailleur·euse·s et les communautés.

Il y a plus de 250 Canadien·ne·s sur le terrain à la CdP-25 avec des représentant·e·s des peuples autochtones, des jeunes, des syndicats, des groupes religieux, des organisations en santé, des universitaires, des groupes environnementaux, des entreprises et plusieurs autres. Cette société civile nombreuse, diversifiée et engagée demande au Canada de s’engager à revoir à la hausse son engagement de Paris. Cela aurait pour impact, non seulement de consolider le plan d’action climatique du Canada, mais également de contribuer à bâtir un momentum au sein des pays de l’OCDE et des principaux producteurs de pétrole.

Dans un monde aux prises avec des inondations, des feux de forêt, des tempêtes dévastatrices, où les marchés mondiaux sont secoués et où les citoyen·ne·s envahissent les rues, l’action climatique menant à une transition juste est le meilleur rempart pour garantir la sécurité et la confiance des travailleur·euse·s ainsi que leur communauté. À Madrid, la société civile canadienne exige du ministre Wilkinson qu’il revoie la contribution nationale déterminée du Canada pour assurer un climat futur viable.