Retour sur la 40e édition du colloque en environnement

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Cette année a marqué la 40ᵉ édition de notre colloque annuel en environnement. Pour une deuxième année consécutive, l’événement s’est tenu à Chertsey, au camp familial Saint-Urbain, du 17 au 19 octobre 2025. Ce rassemblement a été ponctué de conférences enrichissantes en pleine nature et d’échanges inspirants autour du thème « ralentir, repenser, et s’engager ». 

S’ancrer dans le rythme de la nature, des ateliers pour repenser

Les ateliers proposés ont invité à repenser plusieurs aspects de nos vies :

Dans cet atelier, les personnes participantes ont été invitées à observer la nature et à choisir un élément qui leur parlait particulièrement ce matin-là. Toutes et tous ont ensuite partagé ce qui les attristait en ce moment.

Ces deux temps de réflexion ont servi de point de départ à un échange autour de quatre grands thèmes : redonner du sens au travail, démarchandiser les besoins essentiels, agir à l’échelle du territoire et repolitiser nos actions.

Au fil des discussions, quelques mots clés ont émergé et résonné chez les jeunes : communauté, partage, espoir et rassembler.

Cette conférence, animée par Simon Paré Poupart, vidangeur d’expérience, invitait à réfléchir à notre rapport à la consommation dans la société actuelle. Il rappelle notamment que : « tout ce que vous voyez dans un centre d’achat, dites-vous que dans dix ans, tout cela se retrouvera aux vidanges ».

À travers son travail, il a été directement témoin de l’ampleur de la surconsommation. Il a également mis en lumière le fait que, dans le principe des 3R (réduire, réutiliser, recycler), la majorité des efforts se concentrent sur le recyclage, alors que réduire et réutiliser sont les actions qui permettent réellement de limiter les impacts environnementaux.

Simon Paré Poupart a aussi abordé divers enjeux liés aux déchets, notamment leur statut juridique et la gestion des matières résiduelles.

Dans cet atelier, les personnes participantes se sont mises dans la peau d’un personnage afin d’illustrer les enjeux que peut vivre cette personne en lien avec l’alimentation. Les jeunes ont ensuite réfléchi à leurs visions du système alimentaire idéal pour 2040.

Plusieurs souhaits ont été soulevés : accès au vrac partout, normalisation de la consommation d’insectes, élargissement du système de redistribution des restants, mise en place d’un réseau de pastilles permettant de mieux saisir les impacts sur la santé et l’environnement des aliments, et plus d’idées encore!

Cet atelier a d’abord permis aux jeunes de comprendre le rôle des municipalités pour ensuite parler de l’engagement au sein de ces institutions. Rassemblées en équipe, les personnes participantes ont pu discuter autour de quatre questions centrales liées à l’engagement jeunesse citoyen :

  • Qu’est-ce qui pourrait inciter les jeunes à se lancer en politique municipale ?
  • Pourquoi les jeunes votent moins ?
  • Thiago veut s’engager dans sa communauté, il est disponible et ne fait parti d’aucun parti politique. Quelles sont ses options pour s’engager ?
  • Leïla n’a pas le temps, travaille beaucoup, est rendue aux études, mais veut contribuer en parallèle. Comment peut-elle avoir un impact ?

Ce qui ressort des discussions : les jeunes se sentent oubliés dans la politique, il y a un grand manque d’informations et d’éducation dans les établissements scolaires, le manque de vulgarisation, l’autorisation du droit de vote à 16 ans, la logistique administrative est un frein pour les jeunes pour pouvoir s’inscrire à la vie politique…

Les personnes participantes ont été invitées à ralentir et à réfléchir au rythme effréné qui guide nos vies.

À travers l’observation d’éléments naturels ou des jeux mettant en scène la vitesse, chacun et chacune a pu questionner le rythme imposé par la société.

 

 

 

La rencontre avec Maya Cousineau-Mollen a offert un moment profond d’écoute, de partage et d’ancrage. À travers la lecture de quelques-uns de ses poèmes, elle nous raconte son histoire en tant que femme innue originaire d’Ekuanitshit (Mingan). Un échange qui a clairement capté l’attention des jeunes et sans aucun doute, qui a su les sensibiliser à la réalité autochtone et les inviter à réfléchir sur la mémoire collective.

 

  • Consultation participative – Environnement Jeunesse

Animée par Yasmina Fhiyil, agente de mobilisation chez Environnement Jeunesse, la consultation a permis aux jeunes d’exprimer leurs préoccupations, leurs visions et leurs aspirations pour une transition socioécologique dans leur milieu scolaire.

Voici leurs réflexions : avoir des politiques de mobilité durable, plus d’économie circulaire, une meilleure gestion des matières résiduelles, des menus écoresponsables, etc.

Des échanges pour s’engager

Lors de cette fin de semaine haute en réflexion, quatre ateliers ont aussi été offerts aux personnes participantes. 

  • Vivre une simulation d’un conseil municipal avec Poli-Jeunes

Lors de cet atelier, les jeunes ont pu mieux comprendre le rôle des municipalités en matière d’environnement tout en incarnant différents acteurs lors d’une simulation de conseil municipal. Le tout s’est terminé avec une discussion de groupe permettant d’identifier les tensions et les pistes d’action pour une gouvernance locale plus participative. 

À travers l’historique des mouvements sociaux et étudiants dans la transformation de la société face aux crises environnementales et sociales, les personnes participantes ont pu explorer les stratégies de l’action collective et réfléchir aux bases d’un mouvement collectif porteur de changement. Ces échanges ont permis de mettre en valeur le pouvoir du militantisme et de la solidarité afin de contrer le sentiment d’impuissance tout en donnant de l’espoir. 

Dans le but de démontrer que les choix d’aujourd’hui auront un impact sur les générations futures, les jeunes ont créé une chaise des générations, un symbole qui représente la voix et les messages des jeunes envers les décideurs politiques. Cette activité symbolique a permis aux personnes participantes de laisser aller leur créativité afin d’exprimer un message important.

  • Développer une vision pour une économie durable au Québec avec le collectif HEPC

C’est autour d’exercices réflexifs et d’échanges que les jeunes ont eu l’opportunité de penser autrement le monde actuel, d’identifier les limites imposées par le capitalisme et d’imaginer des alternatives soutenables. C’est ainsi que les personnes participantes ont pu comprendre que l’utopie est un moteur d’engagement concret qui permet de transformer la vision du changement social en actions concrètes.

Ces ateliers ont su nourrir l’espoir, outiller les jeunes et renforcer leur désir de s’engager :

  • Une participation de 89 jeunes provenant de 10 régions administratives ;
  • Avant le colloque, seulement 6,8 % des jeunes se disaient très à l’aise avec les enjeux environnementaux, contre près de 46 % qui ont estimé avoir développé de nouvelles connaissances après l’événement ;
  • 86 % des personnes participantes se sentent désormais plus capables de s’engager dans des projets environnementaux.

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©David Atexide

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