Mon CPE est-il vert? Un peu, beaucoup, à la folie?
17 octobre 2019Une collecte de sang sans eau embouteillée au Cégep de Granby
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22 octobre 2019Près de 150 personnes de 60 villes et de 14 régions du Québec ont pris part à l’édition 2019 du grand colloque annuel d’ENvironnement JEUnesse qui a eu lieu du 4 au 6 octobre dernier au Cégep du Vieux Montréal. Parmi ces personnes, on comptait plus d’une centaine de jeunes d’écoles secondaires, de cégeps et collèges, et d’universités, de même que des intervenant·e·s en milieu scolaire et des professionnel·le·s du milieu environnemental.
Dans le cadre de ce colloque et sous le thème «2030, c’est nous!», une activité de consultation a été organisée par ENvironnement JEUnesse en collaboration avec le Ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC), le Ministère de l’éducation et de l’Enseignement supérieur (MÉES) ainsi que le Secrétariat à la jeunesse (SAJ). Les jeunes étaient invité·e·s à réfléchir aux manières dont elles et ils souhaitent vivre à l’horizon de 2030.
Des recommandations sous neuf grandes thématiques
1. Une mobilité «plus»
Pour les jeunes réuni·e·s au colloque d’ENvironnement JEUnesse, «les transports actifs et collectifs doivent être “plus” beaucoup de choses»: les tarifs des transports collectifs doivent être plus abordables, la promotion des transports actifs doit être accentuée et l’accès aux moyens de transport durables doit être améliorée, notamment pour les populations en région et les personnes en situation de handicap. Les jeunes souhaitent également voir une diversification des moyens de transport: trains à grande vitesse, véhicules communautaires, etc.
2. La fin des énergies fossiles
Au niveau de l’énergie, les avis sont unanimes: il faut interdire tout nouveau projet d’exploitation des énergies fossiles, de même que toute infrastructure à forte émission de gaz à effet de serre.
3. Une alimentation plus sobre en carbone
En 2030, les participant·e·s voient l’alimentation transformée afin de réduire son empreinte carbone. Les produits biologiques, de saison et locaux sont la norme, l’alimentation végétarienne, végétale (végane) et moins transformée est privilégiée, les produits d’origine animale sont taxés et le secteur de l’agriculture a tourné le dos aux pesticides et engrais détruisant l’environnement.
4. Une réduction à la source forte
Au niveau de la gestion des matières résiduelles, les participant·e·s désirent s’attaquer à la mode et à la consommation éphémères et exiger une plus grande responsabilité environnementale des entreprises. Les biens doivent tenir compte de critères de durabilité, de réparabilité, en plus d’éliminer les emballages: «On demande au gouvernement d’ordonner aux fabricants de gérer leurs produits et leurs déchets.» Des mesures environnementales sont aussi exigées pour réduire la pollution par le plastique.
5. Un milieu de vie vert et respectueux de la nature
Parmi les revendication des participant·e·s en lien avec la nature, on compte entre autres la reconnaissance juridique de la nature, une meilleure protection des espèces menacées et une conservation de la biodiversité, une plus grande sensibilisation de la population sur l’impact des grands projets sur la nature par le gouvernement du Québec, un accès gratuit aux espaces naturels, des bâtiments carboneutres et respectant des normes environnementales élevées, le verdissement des lieux publics et des milieux urbains ainsi que la réduction de l’étalement urbain.
6. Une société de partage et d’entraide
Les jeunes proposent d’accroître le partage des biens et des espaces afin de favoriser la montée d’une société inclusive, empathique et non raciste, ce qui inclut la vie en coopérative, le partage d’outils, de jardins, de bibliothèques, etc., la hausse des programmes d’aide dédiés aux démuni·e·s et la valorisation des relations intergénérationnelles.
7. Une société axée sur la décroissance
Les participant·e·s demandent d’arrêter le capitalisme à tout prix, d’aller au-delà de la croissance économique comme objectif de société. D’autres soulignent qu’il faut arrêter d’exploiter des territoires qui ne nous appartiennent pas, faisant ainsi référence aux territoires autochtones non cédés. Il est aussi impératif d’appliquer le principe du pollueur-payeur, de recourir à des critères environnementaux pour octroyer des subventions et d’investir massivement dans des industries propres innovantes.
8. Une plus grande place à l’éducation relative à l’environnement et à l’écocitoyenneté
Les participant·e·s ont une foule d’idées pour intégrer l’éducation relative à l’environnement et à l’écocitoyenneté dans les écoles: allouer des fonds pour des sorties liées à l’environnement en nature, développer l’attachement émotionnel à la nature dès la petite enfance, reconnaître le rôle et encourager les «Forest Schools» — un modèle de formation en plein air — et les rendre plus accessibles, intégrer les savoirs ancestraux, traditionnels et autochtones, en plus de notions sur l’environnement dans le cursus scolaire, et rendre les établissements plus verts (jardins, etc.).
9. Les jeunes au coeur de la transition
Les jeunes souhaitent être au centre des projets, participer et être intégré·e·s aux processus décisionnels, tout en ayant la conviction d’avoir un réel impact, de réaliser des projets concrets. Pourtant, elles et ils constatent la présence de freins comme la centralisation du pouvoir qui ne leur permet pas d’avoir un réel impact sur les décisions politiques. Le vote est vivement critiqué: «Quand on parle de citoyenneté, on ne pense qu’au vote. […] Plein de gens n’ont pas le droit de vote, dont les jeunes.»
L’exercice a permis de formuler ces neuf (9) grandes recommandations dans le cadre de l’élaboration du Plan d’électrification et de changements climatiques (PECC) et du prochain plan d’action quinquennal de la Politique québécoise de la jeunesse 2030 du gouvernement du Québec.