5 ans après Paris: on attend toujours

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Le 12 décembre prochain, cela fera cinq ans que l’Accord de Paris aura été adopté. En le ratifiant, les États, dont le Canada, s’engageaient à limiter la hausse de la température mondiale à 1,5 °C. En 2018, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) affirmait que pour y arriver, le monde devrait opérer des transitions systémiques «sans précédent» dans tous les domaines de la société.

Depuis, est-ce que le gouvernement du Québec a écouté la science? Quand nous posons la question, un rictus mélancolique s’installe sur nos visages…

Ne pas être surpris ou surprise que notre gouvernement n’ait pas réussi à tenir son engagement dans cette lutte de longue haleine est peut-être bien le plus navrant dans cette situation. Peu à peu, nous perdons confiance en ce système, campagne électorale après campagne électorale, belle promesse après belle promesse. Le gouvernement Legault peut bien promettre la carboneutralité en 2050, mais cette promesse sera-t-elle tenue dans 30 ans? Que fera-t-il de concret pour garantir les changements «sans précédent» recommandés par le GIEC dès maintenant?

Le gouvernement nous dit encore et toujours que l’économie doit primer sur la lutte climatique. Par exemple, alors que nous attendions un Plan de lutte contre les changements climatiques, nous avons eu droit à un Plan pour une économie verte le 16 novembre dernier. Au-delà du changement de nom évocateur et inquiétant, le contenu du plan proposé ne répond en rien à l’urgence climatique.

Bataille après bataille, Énergie Est ou GNL Québec, nous sommes jeunes mais déjà épuisés et épuisées de consacrer nos efforts à nous battre contre des projets et contre notre gouvernement plutôt que de bâtir l’avenir.

Nous ne sommes pas prêts ni prêtes à sombrer dans le défaitisme. Mais est-ce normal d’avoir déjà perdu espoir? Est-ce normal de ne pas pouvoir avoir confiance envers son propre gouvernement alors qu’il tient notre avenir entre ses mains? Comment pouvons-nous nous projeter dans l’avenir si, chaque jour, de mauvaises nouvelles liées au climat arrivent, causées par le manque de volonté politique? Comment pouvons-nous avoir un but dans la vie, si nous doutons même de disposer du temps nécessaire pour nous accomplir? Comment ne pas paniquer face aux crises socio-économiques que créent déjà les bouleversements climatiques?

Diriger avec une vision à court terme ou se borner à ne pas voir plus loin que le PIB est profondément immoral. Il y a une tempête à l’horizon. Elle a déjà frappé. Tout le monde la voit, tout le monde la sent. Et le gouvernement détourne le regard, les yeux rivés sur GNL Québec et sur le 3e lien.

Nous ne pouvons pas continuer de nous battre contre chacun des mauvais projets que ce gouvernement continue d’approuver. Nous exigeons des transitions systémiques et transversales dès maintenant.

Nous, les jeunes, avons besoin de savoir que nous vivons dans un monde où l’espoir a encore sa place. Ne nous laissez pas un monde meurtri. Ne brûlez pas nos dernières parcelles d’espoir!

Cet article est une adaptation de la lettre envoyée au Premier ministre du Québec, François Legault, le 14 décembre 2020.

Pour voir la lettre envoyée