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24 novembre 2017La Conférence sur les changements climatiques organisée chaque année par sous l’égide de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) est un événement auquel participe un nombre incroyable de gens engagés, motivés et inspirants. C’est l’occasion pour ces milliers de citoyens de se rassembler pour partager leurs expériences, de s’inspirer de celles de leurs confrères et, surtout, de tout faire pour influencer les négociations clés qui s’y déroulent.
Or, peu de place est laissée à ces citoyens dans ces négociations clés.
Et encore moins de place est laissée aux jeunes.
Dans une conférence de presse organisée par le British Columbia Council for International Cooperation (BCCIC), Joelle Moses présentait la réalité vécue par les jeunes canadiens au sein de ces négociations – une situation malheureusement partagée par la plupart des jeunes. Elle lançait un cri d’alarme aux dirigeants canadiens pour que les jeunes cessent d’être cantonnés à des rôles d’observation, pour les encourager à intégrer plus de jeunes directement dans la sphère de négociation.
L’essence du message que souhaitait faire passer la jeune activiste canadienne est le même que la jeunesse du monde n’a cessé de relayer durant ces deux intenses semaines : les jeunes aussi ont des idées qui doivent être mis en œuvre, car les jeunes aussi sont compétents, intelligents et nécessaires pour planifier le monde de demain. Madame Moses, à travers son appel à l’inclusion des jeunes, revendiquait même de laisser une place aux jeunes au sein des équipes de négociation.
Il ne suffit plus de simplement écouter les jeunes.
Il est désormais indispensable de prendre en compte sérieusement leurs recommandations.
En quelques minutes, son discours faisait ressortir l’incohérence d’un système où, dans les séances préliminaires et lors de la conférence, les négociateurs et les délégations officielles vivent en vase close, sans apport d’oxygène extérieur. Les négociateurs ne sont pas les seules victimes de cet isolement : à rester trop longtemps à discuter et réfléchir avec les mêmes gens dans une « chambre d’écho », on en arrive trop souvent à revenir aux mêmes conclusions.
Madame Moses proposait plutôt que des jeunes soient directement impliqués dans l’espace des négociations afin de pouvoir concrètement y contribuer. L’idéal serait évidemment que les jeunes ayant les compétences, l’intérêt et le courage nécessaire pour influencer les négociations aient des options plus intéressantes que de devoir attraper des négociateurs à leur pause déjeuner pour pouvoir influencer leurs positions nationales !
Pourquoi le Canada ne se démarquerait-il pas dans ce domaine et ne donnerait-il pas la chance à sa politique climatique d’être bonifiée par la contribution directe des jeunes ? Comme le mentionnait Madame Moses, cette planète a besoin de tout l’aide qu’elle peut avoir. Malheureusement, en ce moment, les compétences de près de la moitié de sa population sont sous-utilisées…
Oui, les jeunes n’ont peut-être pas suivi les négociations et leur contexte depuis leur tout début.
Oui, les jeunes n’ont peut-être pas encore de liens étroits avec les négociateurs influents.
Mais ce n’est pas une raison pour imaginer qu’ils ne sont pas capables d’en saisir toute la complexité.
Car les jeunes sont brillants, compétents et intelligents.
Car les jeunes sont capables de compenser tout ce temps perdu.
Car les jeunes sont indispensables et qu’on ne peut se payer le luxe de se passer d’eux.
Ce texte a été rédigé par Alix Ruhlmann, étudiante à la maîtrise en gestion de l’environnement à l’Université de Sherbrooke et membre de la délégation d’ENvironnement JEUnesse à la CdP-23 à Bonn.
Pour en savoir plus
- Pour revoir en entier la conférence de presse organisée par le BCCIC, cliquez ici. L’intervention de Madame Moses, en anglais, se situe de 4 minutes 50 secondes à 8 minutes 55 secondes.
Crédit photo : Jeffrey Qi, Délégation jeunesse du BCCIC