Comment en sommes-nous rendu·e·s là?

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Dans le Nord, à l’heure qu’on se parle, il y a deux ours polaires, affamés et amaigris, qui se battent pour se nourrir. Et cette semaine, ces deux ours se battaient, non pas pour un poisson, mais pour un bidon de plastique.

Comme tant de poissons qui prennent un microplastique pour un plancton, d’oiseaux qui fortifient leur nid avec des déchets ou de tortues qui se présentent le cou dans un anneau de plastique, ils y croyaient. Ils croyaient que c’était un phoque ou un poisson en voyant voguer au loin ce bidon gris sur l’eau nouvellement fondue.

Ce serait bête de ne pas dénoncer l’absurdité de la scène. Parce que dans le fond, quand dans l’histoire de la Terre les animaux n’ont-ils pas vécu en harmonie avec leur environnement?

Nous sommes les responsables de cette absurdité. Celle qui pervertit et s’approprie la Terre au nom d’une humanité pleinement consciente de ses gestes.

Comment se fait-il qu’en tant qu’humanité nous ayons pu détruire à ce point la Terre et ses écosystèmes? Comment avons-nous pu succomber à cette surconsommation et à cette facilité insidieuse qu’est le plastique?

Parce qu’il faut se dire les vraies choses, cette surconsommation excessive de biens – notamment d’objets en plastique – est à l’origine de la crise climatique moderne et de la pollution exacerbée que subissent les écosystèmes.

L’absurdité, c’est aussi ce téléphone dernier cri avec triple caméra, ce téléviseur avec un écran encore plus plat ou cette montagne de vêtements tendance prêt-à-jeter qui ne rendra personne vraiment heureux·euse. En plus de contribuer à la destruction de l’environnement, la surconsommation affecte également des vies humaines – des êtres humains, comme toi et moi – par le cheap labor qui caractérise ces compagnies.

Il faut donc non seulement repenser notre système politico-économique, mais également notre relation avec notre seule maison, notre petit bout de Terre minuscule dans un vaste univers.

***

Découragé·e? Alors, prends ça relax aujourd’hui. Ancre-toi dans la simplicité. Garde ton argent pour ce qui a vraiment de la valeur. Ou alors soutiens des causes ou des organismes qui militent pour la justice sociale et environnementale. Parce que nous ne pouvons plus, en tant qu’humanité, nous permettre de renforcer le massacre que notre train de vie provoque sur la biodiversité.

*À propos de l’autrice: Âgée de 20 ans, Sandrine Giérula est étudiante au baccalauréat en études internationales à l’Université de Montréal. Parallèlement à ses études, Sandrine réalise un documentaire environnemental sur la nécessité d’une transition écologique au Québec. Cet engouement pour la résilience est en accord avec son mode de vie durable et les projets citoyens tels les Forums sociaux mondiaux auxquels elle prend part.

Crédit photo: Mediamdrumimages/Danny Sullivan